Etats d’ânes ?...
Dans de très nombreux pays de l’hémisphère nord, après la trêve estivale, conformément à de nombreuses prévisions, le Coronavirus ressurgit et laisse présager de gros problèmes sanitaires pour l’hiver.
Grosso modo, les Etats gèrent la crise par des compromis entre le maintien d’une activité que l’on dit encore économique et l’engorgement des services hospitaliers, un peu à la façon dont l’humanité persiste à maintenir son hyperactivité alors qu’elle connaît sans encore en mesurer toutes les conséquences, les limites climatiques et matérielles de notre planète.
Parallèlement, le coup de frein quasi mondial qui a été donné ce printemps pendant plus de 2 mois, n’aura fait reculer le jour de dépassement que de 4 semaines montrant au Monde entier la voie à suivre pour atteindre le nécessaire équilibre économique qui consiste à ne pas consommer sur une année plus que ce que la Nature renouvelle comme produit sur la même période.
Et il reste plus de 4 mois de surconsommation à corriger, autant dire la généralisation annuelle de l’état d’urgence imposé au premier semestre 2020.
Seulement voilà, le modèle politique et commercial dominant actuel avec sa loi de l’offre et de la demande ne peux s’y adapter : Ici, on a besoin d’argent pour financer les fonds, là on a besoin de travailler pour vivre, c’est-à-dire pour payer l’inflation locative, pour financer des « investissements » soit disant économiques, pour payer des produits souvent inutiles, acheter des voyages, des voitures, des navires de croisière, laissant au bord de la route, pour ne pas dire laissant se noyer, les êtres à la fois attirés par les modes de vie des pays « riches », et souvent, repoussés de régions aux climats météorologiques et politiques devenus impossibles…
Et tout le Monde regarde sans voir, écoute sans entendre, amasse du « capital » sans épargner l’essentiel.
Pourquoi ?
Pourquoi avancer sans progresser ?
L’Argent, qui devrait permettre de mesurer au quotidien la richesse, la valeur d’un bien ne signifie plus rien : quand les cours boursiers baissent, que les investissements n’attirent plus, on crée de la monnaie jusqu’à ce que, l’argent perdant de sa « valeur », les cours remontent… Et à chaque fois que le prix des choses qui ne servent à rien, diminue naturellement, les banques centrales compensent en « achetant » de la dette, comme si, une fois les matières premières consommées à l’instar du pétrole grâce à ces « emprunts », elles se régénéraient… Comment rendre ce qui n’existe plus, et qui, par sa transformation irréversible, détruit simultanément l’environnement?
Alors, au milieu de tout ça, la politique elle-même se gangrène… Celle par qui devrait émaner une solution, se gave de la perversion du système… On ne parle même plus de proposition ou d’idéal mais presque exclusivement d’offre confrontée à une demande, bref un marché « démocratique » de la politique où l’on achète, sans même plus s’en cacher les voix des électeurs… Ici, tu votes pour un tel qui promet des prothèses auditives, là tu votes pour un autre et tu auras une bonne situation professionnelle, là encore, un autre promet un revenu de base financé par de la dette publique…
Faudra-t-il en arriver aux drames pour réagir ?
Le pourra-t-on encore ?
Sera-t-il encore temps ?
Si, malgré le Concept Dit Zident, tels des ânes, nous nous entêtons dans de mauvais choix politiques et économiques, dans quels états nous trouverons-nous ?
Des Etats d’Anes ?...
Philippe LAFFONT
15/10/2020