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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 08:52

Divine Diva.

 

Un beau jour, alors que je visitais Paris à bicyclette, profitant d’une nécessité de déplacement dans la Capitale, je me suis arrêté devant une école d’Arts…

Je ne me souviens plus si j’en ai demandé l’autorisation, j’y suis entré, un peu comme on peut entrer dans un amphithéâtre d’Université pour assister à un cours.

Evidemment, je ne voulais rien faire de mal… Je voulais peut-être même donner un bon exemple… Pourquoi me le serais-je interdit ?

J’avais envie d’assister à un cours. Moi qui suis Ingénieur Arts & Métiers, je voulais voir, sentir et ou écouter de l’Art, cette chose dont j’ai appris qu’elle est ce que l’Homme ajoute à la Nature…

Dans les couloirs, est-ce que la porte était ouverte, est-ce que j’ai entendu de la musique, est-ce que j’ai frappé à la porte ? Je ne me souviens pas… Je me souviens juste avoir demandé au groupe des 3 personnes qui s’y trouvaient si je pouvais entrer et écouter en silence…

Celle qui devait être le professeur m’a aimablement permis. Le pianiste et l’élève cantatrice n’avaient dû y voir aucun inconvénient…

Après les avoir remerciés, je me suis tenu debout pour écouter, pour entendre.

Le professeur tenait une canne blanche et gardait les yeux fermés, si je me souviens bien…

Elle ne voyait et ne pouvait voir qu’avec son cœur et quel cœur !...

Une fois le silence :

  • Reprenons où nous nous sommes arrêtés…

Le ton donné par le pianiste, la chanteuse a posé sa voix et a commencé. Pauvre ignare, je ne sais pas de quelle pièce il s’agissait.  Et je n’ai pas osé déranger davantage…

Je ne vous décrirai pas le Chant, ce serait trahison, un peu comme on doit s’imprégner d’une langue pour la comprendre sans la traduire…

Ce que je peux vous dire, c’est que l’enseignante exigeait beaucoup de sa jeune élève… Elle l’arrêtait de temps en temps, ni trop souvent, ni pas assez… Elle remarquait les manques et les qualités dans l’expression de la chanteuse et lui faisait répéter jusqu’à ce que ce que les moindres subtilités ressortent, jusqu’à ce que ce soit parfait…

Et parfait, ça devait l’être à en croire les larmes qui coulaient discrètement sur mes joues à l’audition du trio…

Je crois que j’avais promis de ne pas les déranger trop longtemps, alors au bout d’un moment, j’ai voulu reprendre le cours de mes occupations parisiennes et ai profité d’une pause pour les remercier…

Et là, avant de partir, serait-ce, je l’espère, le sentiment de culpabilité à l’idée d’avoir été le seul à jouir de ces instants divins, je leur ai demandé, me le pardonneront-ils un jour, ce qui a peut-être heurté violemment les êtres haut combien sensibles qu’ils étaient. Je leur ai demandé…

Non, je ne peux pas vous le dire…

Si, il le faut…

Je leur ai demandé si elle se produisait de temps en temps en public, comme dans des bars… Oui dans des bars… J’ai dû prononcer ce mot…

Maintenant, quand j’écoute d’autres Divas, la jeune élève en était une, c’est sûr, des qualificatifs me viennent à l’Esprit à mon égard: Ivrogne !... Avare !... Pauvre con !... Sale porc !... Pourquoi les ai-je insultés de la sorte ?

Les 3 artistes auront été charitables jusqu’au bout :

  • Non, m’ont-ils répondu…

Je me dis maintenant que s’ils m’ont répondu ceci spontanément, c’est qu’ils n’ont ressenti que de la bienveillance dans mon attitude…

Cela étant, après les avoir remerciés, je suis sorti de l’auditorium et quelques minutes plus tard, dans les couloirs ou j’avais trouvé cette fois une ballerine qui m’aura appris la souffrance des danseurs d'opéra, on m’aura, certainement par une autre voix surnaturelle ou plutôt hyper-naturelle, gracieusement prié de m’en aller.

Tout rassasié que j’étais, il me semble que j’ai exécuter l’ordre sans faire de façons…

Quoique ?!... J’aurai peut-être été jusqu’à y aller de ma leçon républicaine de gratuité de l’école…

Comment les remercierai-je ?

Comment me faire pardonner ?

Puissiez-vous, vous qui les connaissez sûrement, vous qui connaissez l’histoire, vous qui savez que j’ai été bercé par Jazz in Marciac où l’on écoute, parfois en sirotant une boisson, du grand JAZZ, vous qui savez peut-être qui j’ai vu,  et où je suis passé, leur faire part de ce texte en leur honneur.

Pourvu que vous, qui avez le privilège de pouvoir pénétrer dans une école, soyez à jamais reconnaissant de ce que vous y avez appris…

 

Philippe LAFFONT

Le 27 juin 2020

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