Vu de loin, par temps de brouillard et par nuit noire, un phare...
Comme beaucoup, ce mardi 16 novembre 2010, j'ai assisté à l'intervention télévisée du Président de la République française qui justifiait son choix de remaniement de notre gouvernement.
Après avoir été noyé dans un flot de déclarations toutes plus « autoritaires » les unes que les autres, je vous livre des critiques que je n'ai pas perçues autour de moi... En effet, les média n'en parlent déjà plus évoquant, d'une part, de supprimer la notation à l'école pour ne pas condamner les cancres et d'autre part, de retirer le « médiator », un médicament, pour ses effets « néfastes »...
La première remarque porte sur la dette française. Avec près de 25 000€ par habitant, elle hypothèque l'avenir, notamment celui des ressources de notre maison, la Terre... A ce sujet, je rappelle l'expression référence de notre "cher" Nicolas:
« Pour que la dette réduise, il faut que le déficit soit en dessous de 3% (du PIB). Pourquoi? Parce que le PIB augmente. A ce moment là on réduit la dette... » Pour appuyer sa démonstration il nous renvoie à son « nouveau » et brillant premier ministre François FILLON, esprit d'équipe oblige...
Ca va pas la tête?... Compte tenu du bilan comptable de la France, n'est-il pas évident qu'un déficit, fusse-t-il de 3% du PIB, augmente la dette?
Forcément, dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner que notre chef évoque au sujet du G20, la "Pagaille monétaire"... Le plus inquiétant, ne réside-t-il pas dans le fait que, déficient intellectuel manifeste, il tire des conclusions?...
Dans le cadre de la présidence du groupe des 20 nations qui « produisent le plus de richesses » (ou, selon, qui gaspillent le plus les ressources de notre planète) suivant sa manie dirigiste, Nicolas SARKOZY envisage de décider les orientations du G20 en pointant du doigt les objectifs qu'il se fixe:
- donner les moyens de se développer au milliard d'habitants de l'Afrique, soit dit en passant, notamment pour palier « aux problèmes migratoires en France »... Pas d'alliance avec le Front National, nous assurera-t-il en conclusion.
- tout ceci en montrant l'exemple, c'est à dire en taxant les transactions financières (A suivre...) Comme ça l'Afrique, forte de ce cadeau empoisonné, ne souffrirait plus de ses pilleurs et de la chimère capitaliste... Bien au contraire, et cela grâce à la France qui ferait oublier, au passage, son emprise sur l'uranium du Niger!...
- « réguler le prix des matières premières et notamment des produits dérivés »... Tout ça pour les agriculteurs auxquels il pense... Et aussi pour protéger les gens; Ses électeurs et leurs bourses... Car « la spéculation sur le prix des matières premières est inadmissible" affirme-t-il...
Je pose donc la question. Les limites des ressources et leurs épuisements ne sont-elles pas perceptibles aujourd'hui à travers la volatilité des prix d'un marcher qui joue donc pleinement son rôle régulateur?
- A peine « clairvoyant », le chef « visionnaire » réclame de la « transparence »... Comme pour inspirer de la confiance!...
Ainsi dit la tête de l'exécutif avec aplomb: « Il faut protéger les gens »... Contre le « protectionnisme »!... Lol... « Il faut protéger les gens!... On ne peut plus être dans ce monde sans régulation. Les forces qui sont en cause... Si on ne veut pas qu'il y ait du protectionnisme, il faut de la régulation... C'est la vocation de la France de porter ce discours... »
A nouveau, j'interroge: Quand on considère la dépendance énergétique de la France, de l'Allemagne et de nombreux pays du G20, (pétrole, gaz uranium...), quel intérêt auraient les puissants membres du G20 à brandir comme solution, le protectionnisme? Pourquoi donc s'en protéger?
Est-ce que c'est aussi clair dans vos esprits que dans sa tête? J'espère pour ma part, que c'est plus clair pour vous!...Sinon, il faut demander à quelqu'un d'intelligent... Mais qui?
C'est alors que le Président nous éclaire: « Quand on a la chance d'être marié avec une femme qui a beaucoup d'intelligence, ça serait un grand dommage de ne pas écouter, de ne pas discuter. Et ça m'aide beaucoup. J'ai des amis. C'est rude. Mais au fond, ma détermination n'a rien changé. (lapsus révélateur) Je suis obligé d'écouter et en même temps, je dois bien reconnaître que, sur les grands sujets, je suis moins influençable parce que je vois, je crois, qu'il y a des choses que la France doit faire. Si je ne le fais pas, si je ne le dis pas, ça se fera pas... C'est pas l'idée que je me fais de mon travail. » Pourtant, auparavant, il faisait remarquer à David PUJADAS que ni le journaliste, ni lui président, n'était irremplaçable... Il faudrait savoir, Chef!...
Et quand bien même?!... Alors que nos dirigeants réclament de la visibilité et que l'Homme perd le contrôle des effets de son activité, à quoi bon que ce que « le chef voit, croit, se fasse »? Le ralentissement et l'immobilisme ne possèdent-ils pas leur lot de vertus dans l'obscurité?
Après avoir conditionné tous ses ministres, ne se plaindrait-il pas déjà du manque d'initiative gouvernemental?
Implicitement, son idée de ce qui est « son travail » ne prime-t-elle pas sur la réalité institutionnelle de sa fonction?
Enfin, j'invite « tout le Monde », fort de sa propre intelligence, à réfléchir: Vu de loin, par temps de brouillard et par nuit noire, la lumière du phare « élyséen » ne nous oriente-t-elle pas plus vers un écueil « infernal » que vers un havre de paix?
(En complément, je vous renvoie à un article précédent : « Optimisme de rigueur »)